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Balados de Services financiers Innovation CIBC
Dans notre série de balados #ÉconomieInnovationCIBC, des dirigeants, entrepreneurs, experts et investisseurs en capital de risque s’entretiennent sur l’évolution de l’économie nord-américaine de l’innovation.
Résumé de l'épisode
Les entreprises en démarrage disposaient d’abondantes liquidités au début de la pandémie de COVID-19, mais comment les entrepreneurs qui lancent leur entreprise en pleine quarantaine survivront-ils? Kim Furlong, de la CVCA, explique que la levée de capitaux dans un contexte de distanciation physique s’accompagne de défis uniques.
Notes de l’épisode
Les investissements en capital de risque au Canada ont atteint de nouveaux sommets impressionnants en 2019, avec des investissements records de 6,2 G$ dans le cadre de 539 opérations. Bien qu’il s’agisse d’une augmentation de 69 % par rapport aux 3,7 G$ investis l’année précédente, personne ne s’attend à ce que ce phénomène se répète en 2020. Alors que la première moitié de l’année est chose du passé, à quoi ressemblera la croissance des investissements selon la Canadian Venture Capital and Private Equity Association? Kim Furlong, chef de la direction, se joint à Michael Hainsworth pour nous faire part de ses observations.
Services financiers Innovation CIBC est un partenaire financier de confiance pour les entrepreneurs et les investisseurs. Communiquez avec les membres de notre équipe à l’adresse cibc.com/servicesfinanciersinnovation.
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Michael Hainsworth
Announcer (00:09) :
Aujourd’hui, dans le balado de Services financiers Innovation CIBC.
Kim Furlong (00:13) :
Il est difficile de prévoir ce que les prochains mois nous réservent. Je peux vous dire ceci : si vous faites une levée de capitaux aujourd’hui, ce sera très difficile parce que cette activité est aussi fondée sur le fait de vous asseoir avec des gens et de faire une présentation, ce qui est habituellement plus efficace dans le contexte d’une rencontre en personne.
Announcer (00:30) :
Voici Michael Hainsworth.
Michael Hainsworth (00:31) :
Après des années de croissance soutenue des investissements à toutes les étapes de l’écosystème, les investissements en capital de risque au Canada ont atteint de nouveaux sommets impressionnants en 2019 avec une somme record de 6,2 milliards de dollars investis dans le cadre de 539 opérations, soit 69 % de plus que les 3,7 milliards investis l’année précédente.
Michael Hainsworth (00:50) :
Puis la pandémie a frappé. Le premier semestre de 2020 étant chose du passé, à quoi ressemblera la croissance des investissements selon la Canadian Venture Capital and Private Equity Association? La chef de la direction Kim Furlong s’est jointe à nous pour nous faire part de ses observations. J’ai commencé par lui demander à quoi nous devrions nous attendre.
Kim Furlong (01:08) :
Votre question arrive à point nommé, Michael. Nous avons publié nos résultats du premier trimestre : 831 millions de dollars au premier trimestre dans le cadre de 117 opérations. Ces chiffres couvrent le mois de janvier jusqu’à la fin de mars et vous savez comme moi que la crise que nous vivons actuellement a réellement commencé à la mi-mars. Ainsi, ces chiffres ne tiennent pas du tout compte de la COVID-19 et ils sont en fait assez semblables à ce que nous avons vu au premier trimestre de l’an dernier. Ils sont 7 % moins élevés qu’au premier trimestre de 2019, mais ils s’inscrivent aussi dans la foulée d’une année exceptionnelle, comme vous venez de le mentionner, et d’un quatrième trimestre affichant des résultats de 1,5 milliard de dollars.
Kim Furlong (01:51) :
Les chiffres sont donc excellents et si nous ne vivions pas ce que nous vivons, nous pourrions croire que nous sommes toujours sur la bonne voie. Je peux vous dire que les rapports que nous produisons chaque semaine sur le mouvement des opérations, tant pour le capital d’investissement que pour le capital de risque, ont essentiellement fait état d’une dissipation pendant les premières semaines de la pandémie de COVID-19. Nous avons enregistré très peu d’opérations. La situation s’est améliorée légèrement. Je vous dirais donc que je prévois que le deuxième trimestre sera très peu actif sur le plan des opérations, mais il reste à voir ce que les troisième et quatrième trimestres nous réservent.
Michael Hainsworth (02:30) :
On dirait que nous commençons simplement à trouver nos repères dans ce nouveau monde qui est en quarantaine. Pouvez-vous conclure une opération lors d’une téléconférence ZOOM?
Kim Furlong (02:41) :
C’est possible et c’est ce qui se fait actuellement. La dimension qui comprend la diligence raisonnable et la façon de prendre des décisions concernant les entreprises dans lesquelles vous investirez est très complexe dans une période de distanciation sociale. Je crois que beaucoup de gens qui ne passent pas beaucoup de temps dans le secteur supposeraient qu’il s’agit simplement d’une opération de capital d’une entité à une autre, mais c’est bien plus que cela. L’établissement de relations. Si nous parlons de capital d’investissement ou de capital de risque... commençons par le capital de risque. Vous n’investissez pas seulement dans une entreprise puisqu’elle en est à l’étape de sa création. Vous investissez réellement dans les gens. Vous investissez dans la vision d’un fondateur, dans l’équipe dont il ou elle s’entoure et dans la vision d’une entreprise.
Kim Furlong (03:31) :
Si vous êtes un entrepreneur, et bon nombre d’entre eux ont fondé plusieurs entreprises et l’ont déjà fait, conclure une opération lors d’une téléconférence ZOOM est réalisable si vous avez déjà des relations établies, que vous avez bâti ces relations et que vous disposez de la personne qui a le capital, le fonds de capital de risque, et que l’entrepreneur et elle se connaissent et qu’ils savent ce qu’ils ont construit dans le passé, alors vous entreprenez un nouveau parcours ensemble. Si vous êtes un nouvel entrepreneur et que vous n’avez jamais effectué de levée de capitaux, alors le fait de ne pas pouvoir apprendre à vous connaître l’un et l’autre rend assurément les choses plus difficiles.
Michael Hainsworth (04:08) :
Vous avez aussi mentionné qu’il y a une différence entre les stratégies liées au capital de risque et au capital d’investissement. En quoi les choses sont-elles différentes dans ce cas pour le capital d’investissement?
Kim Furlong (04:16) :
Le capital d’investissement est destiné à des actifs établis. Le capital de risque est destiné à une entreprise qui n’existe pas encore, ou qui n’en est qu’aux balbutiements d’une vision et d’un plan, alors que le capital d’investissement bénéficie dès le départ de beaucoup plus de renseignements. Je dirais aussi que les deux types d’investisseurs s’attendent à une croissance et ce que la sortie comporte certains gains. Cela dit, le capital d’investissement peut nécessiter beaucoup plus de patience sur le plan du capital et de la courbe de croissance. Nous pouvons parler de la croissance du capital d’investissement et simplement du capital d’investissement ordinaire, mais souvent, vous verrez beaucoup de fusions et acquisitions fondées sur des processus pour faire croître les sociétés, ce qui est très différent de l’étape du début dans le capital de risque.
Michael Hainsworth (05:05) :
Parlons maintenant de la façon dont ces stratégies changeront après la pandémie de COVID-19 parce que si un investisseur en capital de risque est à la recherche d’une entreprise en démarrage et qu’une société en capital d’investissement est à la recherche d’un joueur bien établi, lorsqu’une entreprise en démarrage et un joueur bien établi sortent de la pandémie de COVID-19, seront-ils très différents de ce qu’ils auraient été si nous n’avions pas vécu la pandémie?
Kim Furlong (05:28) :
Je ne sais pas s’ils seraient différents. Lorsque je pense au capital d’investissement et aux types d’entreprises que ces gens recherchent, la plupart du temps, ils sont à l’affût d’entreprises très prospères qui ont connu une croissance importante et qui affichent maintenant un rendement stable. La personne qui a fondé l’entreprise l’a fait croître jusqu’à un certain point, elle a eu une carrière fructueuse, elle possède son chalet, elle possède sa maison, elle dispose de tout ce dont elle a besoin et l’entreprise se porte très bien, mais celle-ci a beaucoup plus de potentiel.
Kim Furlong (06:02) :
Puis une société de capital d’investissement entre en jeu, non seulement comme investisseur en capital, mais aussi comme partenaire stratégique, et elle dit à cette personne : « Reprenons certaines de nos billes. Bâtissons cette entreprise ensemble. » La plupart des sociétés de capital d’investissement vous diront qu’elles se sentent plus à l’aise d’investir dans une entreprise lorsque le chef de la direction restera en poste et travaillera avec eux pendant quelques années, puis parviendra à augmenter réellement le potentiel, la productivité et la croissance de cette entreprise.
Kim Furlong (06:28) :
Beaucoup de gens y pensent après la retraite ou tout juste avant la retraite. Si vous regardez nos données, même pour le premier trimestre, 85 % de nos opérations de capital d’investissement étaient inférieures à 25 millions de dollars. Vous pensez alors vraiment au marché intermédiaire, au secteur industriel canadien de [inaudible 00:06:47], à des gens qui ont bâti des entreprises et qui se demandent : « Bon, le moment est-il venu de prendre ma retraite?) Après la pandémie de COVID-19, compte tenu de l’incertitude dans le marché, il est possible que certaines personnes choisissent de se tourner vers ce type de partenariat pour s’assurer que leur retraite soit encore plus confortable.
Michael Hainsworth (07:03) :
Oh, c’est très intéressant. L’idée que nous pourrions voir, après la pandémie de COVID-19... j’hésite à parler de déluge, mais peut-être que vous le feriez... d’un déluge de sociétés qui sont établies et qui finissent par être vendues soit à des acteurs du domaine du capital d’investissement ou encore, ce sont les fondateurs qui cherchent à passer à autre chose parce qu’ils veulent simplement prendre une pause dès maintenant.
Kim Furlong (07:25) :
La COVID-19 pourrait être un élément qui les pousse à prendre cette décision, mais la Banque de développement du Canada (la BDC) et la CVCA, au cours des dernières années, ont mené quelques tables rondes pour tenter de connaître l’intention des gens lorsqu’il est question de transférer des entreprises. Nous avons constaté qu’il y avait une augmentation importante du nombre de personnes qui souhaitaient vendre leur entreprise à des personnes qui ne font pas partie de leur famille au cours de la dernière décennie.
Michael Hainsworth (07:51) :
À quoi attribuez-vous ce phénomène?
Kim Furlong (07:52) :
Je crois que de moins en moins de gens restent dans l’entreprise familiale et que plus de gens comprennent... Potentiellement, étant donné que le capital d’investissement a augmenté et continue d’augmenter au Canada, je crois que si vous envisagez de vous tourner vers le capital d’investissement, c’est probablement parce que vous connaissez quelqu’un dans votre milieu professionnel qui a formé un partenariat fructueux et vous comprenez un peu mieux qu’il s’agit, en fait, d’un partenariat et non seulement d’argent qui est investi dans votre entreprise.
Michael Hainsworth (08:24) :
Comment la pandémie de COVID-19 modifie-t-elle les évaluations pour les entreprises œuvrant dans différents segments verticaux? Parce que j’imagine que ce serait différent, par exemple, dans le domaine de la technologie médicale par rapport à celui de la technologie financière, de la logistique ou de la technologie propre, ce genre de choses.
Kim Furlong (08:35) :
Oui, c’est une très bonne question. Les évaluations arrivaient au premier plan de nos préoccupations avant la COVID-19 et je crois que tout le monde comprend qu’il y aura un rajustement ou une réorganisation de la valeur. Et c’est un sujet très intéressant parce que vous avez la valeur de l’entrepreneur et du fondateur, puis celle de l’investisseur. Ce que nous observions sur le marché américain, c’étaient des évaluations très élevées, des gens qui accordaient beaucoup de capital à ces sociétés et des gens qui se demandaient si cette valeur existait réellement ou s’ils payaient trop cher pour certaines entreprises. Cette réalité ne correspondait pas tout à fait à ce que nous observions au Canada. Bien que ce soit ce que nous avons constaté, nous commencions à voir les valeurs augmenter et beaucoup de fonds se destinaient à quelques opérations. Par conséquent, en raison du temps nécessaire, des retards dans la diligence raisonnable, nous pourrions voir des gens qui ont l’impression qu’ils disposent de plus de temps.
Kim Furlong (09:45) :
Lorsque nous pensons aux segments verticaux en tant que tels, la technologie médicale et les sciences de la vie ont été extrêmement robustes. Il s’agit de secteurs dans lesquels nous avons observé un rendement très solide avant le premier trimestre de cette année. L’an dernier, les sciences de la vie, surtout au Canada, ont connu une année formidable. Et même au cours des derniers jours, j’ai été témoin d’un certain nombre de sorties d’entreprises qui étaient presque considérées comme des licornes ou qui avaient le potentiel d’être des licornes, qui ont effectué des fusions et acquisitions et lancé un PAPE. Je crois donc que ces évaluations resteront élevées.
Kim Furlong (10:24) :
Je pense que la technologie financière est un autre domaine très stable et que les solutions qui seront mises de l’avant continueront de permettre aux investisseurs d’estimer qu’il s’agit d’un excellent endroit dans lequel investir. Pour les technologies propres, il faut beaucoup de temps pour sortir d’une opération liée à ce domaine et il faut beaucoup d’argent. Dans ce cas, les évaluations pourraient fluctuer un peu plus. En ce qui concerne la logistique, soit un autre des segments verticaux que vous avez mentionnés, c’est celui dans lequel, selon moi, beaucoup de gens établissent un lien entre la COVID-19 et les occasions qu’elle offre.
Michael Hainsworth (11:04) :
L’idée que vous pourriez souhaiter être en mesure de rapprocher les installations logistiques de divers grands centres afin que nous évitions de connaître à nouveau l’interruption de toutes les activités parce que la Chine a interrompu ses activités.
Kim Furlong (11:16) :
Oui, oui. Et j’ajouterais à cela la nouvelle réalité après la pandémie de COVID-19 et le fait que les entreprises réfléchissent à ce qu’elles vendent, à qui elles le vendent et à la façon dont elles mettent leurs produits entre les mains de leurs clients. Verrons-nous de nouvelles solutions émerger de la pandémie de COVID-19, qui répondront à ces besoins et qui pourront permettre à ces entreprises de continuer à croître en joignant leurs clients différemment?
Michael Hainsworth (11:42) :
Les évaluations changent-elles considérablement selon que l’on parle de commerce « entreprise à entreprise » ou « entreprise à consommateur »? J’imagine que nous pensons beaucoup au consommateur qui subit les pressions de la COVID-19, qui limite ses dépenses, qui se tient sur la défensive et qui attend le feu vert. Toutefois, au bout du compte, si c’est ce qu’il fait, les entreprises n’ont pas de liquidités. Comment pouvons-nous déterminer les évaluations dans ce contexte pour ces deux catégories?
Kim Furlong (12:06) :
Oui, nous avons l’impression qu’il y aurait une énorme différence, et vous avez raison. Elles sont liées, d’une certaine façon. Vous faites du commerce « entreprise à entreprise » ou « entreprise à consommateur ». Je crois en fait que dans le domaine « entreprise à consommateur », selon ce que vous offrez, certaines entreprises pourraient tirer très bien leur épingle du jeu.
Michael Hainsworth (12:29) :
Que devez-vous offrir pour être en mesure de prospérer dans ce domaine?
Kim Furlong (12:33) :
Je pense aux entreprises par abonnement, comme quand vous... Si quelqu’un menait un sondage aujourd’hui, Michael, au sujet de ce que les gens font en soirée, ils se demandent : « Quelle émission n’ai-je pas regardée? Quelles autres émissions d’autres personnes pourraient-elles me recommander? » Lorsque vous pensez à joindre ce consommateur qui est à la maison, puis je pense à aller complètement à l’autre bout du spectre, si vous pensez au secteur de l’hôtellerie, qui a été complètement... La surprise, dans toute cette histoire, et l’idée que votre entreprise a interrompu ses activités et que vous n’avez aucune idée du moment où vous pourrez recevoir des clients votre établissement.
Kim Furlong (13:19) :
Les restaurants ont commencé à se montrer très créatifs en Ontario, en permettant la livraison d’alcool avec des repas. Nous avons vu des gens créer des paniers comprenant des produits triés sur le volet et des choses du genre. Est-ce que cela se poursuivra? Existera-t-il des solutions qui changeront réellement la façon dont les gens prennent leurs repas? Les gens se présenteront-ils à votre établissement ou s’attendront-ils à vivre la même expérience à la maison?
Kim Furlong (13:53) :
Je pense donc que l’évaluation n’est pas nécessairement liée à la catégorie « entreprise à entreprise » ou « entreprise à consommateur », mais plutôt aux types d’offres que ces sociétés mettent de l’avant.
Michael Hainsworth (14:05) :
Et vous devez, en tant qu’acteur dans le domaine du capital de risque ou du capital d’investissement, effectuer un niveau remarquable de diligence raisonnable pour toute entreprise, d’une façon que vous n’avez peut-être pas eu à envisager avant une pandémie mondiale. La survivance du plus apte fait partie de ce phénomène.
Kim Furlong (14:24) :
Il s’effectue assurément beaucoup de diligence raisonnable. Je crois que les fondateurs, les sociétés de capital de risque et les sociétés de capital d’investissement chercheront à discuter avec les entrepreneurs qu’ils soutiennent de créativité et du fait de sortir des sentiers battus et de ne pas nécessairement se contenter d’essayer de gagner des parts de marché. Qui va leur présenter une idée qui vous fera penser : « Oui, il s’agit d’un besoin non comblé et redoublons d’efforts pour cette offre. »
Michael Hainsworth (14:49) :
Estimez-vous que vos membres seront en mesure de mobiliser des capitaux pour soutenir l’écosystème dans ce contexte?
Kim Furlong (14:55) :
Le capital est là et le capital doit aller quelque part. La capacité de lever des capitaux... ce sera difficile. Nous entendons parler de la retraite possible de certains associés commanditaires. Au début de la pandémie de COVID-19, de nombreuses personnes attribuaient la diminution possible de la base d’associés commanditaires aux pertes subies par les marchés publics, qui leur aurait donné une plus grande exposition à notre catégorie d’actif. Cela a rebondi.
Kim Furlong (15:23) :
Il est très intéressant d’observer le marché public et de voir à quel point il s’en tire bien. Il est donc difficile de prévoir ce que les prochains mois nous réservent. Je peux vous dire ceci : si vous faites une levée de capitaux aujourd’hui, ce sera très difficile parce que cette activité est aussi fondée sur le fait de vous asseoir avec des gens et de faire une présentation, ce qui est habituellement plus efficace dans le contexte d’une rencontre en personne.
Michael Hainsworth (15:46) :
Quel indicateur avancé rechercherez-vous en guise de preuve que… Après un nombre record de 539 opérations d’une valeur de 6,2 milliards de dollars lors du sommet atteint en 2019 jusqu’au creux de la pandémie de COVID-19, que recherchez-vous en guise de preuve que nous sortons de la crise?
Kim Furlong (16:06) :
Je pense que nous allons nous observer les sociétés d’investissement et voir si elles maintiennent le cap.
Michael Hainsworth (16:10) :
Que vouliez-vous dire?
Kim Furlong (16:12) :
Le cours de leur action est stabilisé et, selon leur secteur d’activité, elles jouent deux rôles. Elles investissent dans certains fonds et elles constituent souvent une source de sorties. Ainsi, selon la façon dont elles se positionnent, elles ont effectué un repli au cours des premières semaines de mars et tout au long d’avril. Par contre, cela ne veut pas dire qu’elles n’auront pas la prévoyance d’agir de façon très stratégique et de maintenir le cap, car les entreprises qu’elles suivent ou dans lesquelles elles investissent sont souvent des sociétés qui peuvent changer le cours du secteur dans lequel elles évoluent ou même leur société elle-même. Je crois que les cabinets de services familiaux seront intéressants à suivre également. Bon nombre d’entre eux, au cours des cinq dernières années, ont en quelque sorte changé de cap et élaboré des approches plus structurées quant à la façon dont ils ont investi dans le capital de risque. Ici encore, on peut se demander s’ils maintiendront le cap.
Kim Furlong (17:08) :
Une chose à laquelle je pense beaucoup à la CVCA, et dont je parle à nos membres, est la façon dont nous pouvons veiller à ce que les investisseurs institutionnels, qui sont très importants au Canada, reconnaissent l’avantage de rédiger de gros chèques au terme du parcours de croissance. Cela, comme nous l’avons vu, provient souvent des États-Unis. J’aime penser que pour notre croissance, au Canada, nous conservons les capitaux propres à l’échelle locale et la croissance à l’échelle mondiale [inaudible 00:17:42], et que nous nous assurons que toute la richesse créée par ces sorties restera ici, au Canada, et que nous pourrons en profiter en tant que société.
Michael Hainsworth (17:50) :
Un facteur clé de la réussite de nos secteurs canadiens de l’innovation provient de la capacité de nos investisseurs de croître et d’œuvrer à plus grande échelle grâce à leurs investissements. Quel rôle la CVCA joue-t-elle dans sa collaboration avec le gouvernement pour s’assurer ce que les mécanismes soient en place en vue de veiller à ce que les fonds de capital de risque et de capital d’investissement canadiens demeurent solides, comme nous l’avons observé au cours des dernières années?
Kim Furlong (18:11) :
Eh bien, nous avons tenu beaucoup de ces conversations, Michael. Nous avons travaillé en étroite collaboration et en communication constante avec le gouvernement. Nous avons milité, dès le début de la pandémie de COVID-19, en faveur d’un certain nombre de mesures avec lesquelles, et je suis heureuse de le dire, le gouvernement était d’accord. Nous sommes partis de titres d’emprunt convertibles, puis nous nous sommes adressés à la BDC et lui avons demandé d’envisager de donner un coup de main aux gens qui approchaient de la conclusion de leur première opération, ce qui leur permettrait de faire fructifier des fonds qu’ils avaient recueillis et elle a accepté. Nous avons demandé que les crédits d’impôt RS-DE soient accélérés et offerts aux entreprises qui font de la R-D. Cela a été accepté. Bien sûr, nous avons aussi demandé une subvention salariale pour aider les entreprises à traverser cette tempête. C’est ce qui est arrivé.
Kim Furlong (19:01) :
Alors, en pleine crise, que devons-nous faire pour conserver tous les gains, toutes les entreprises que nous avons bâties ici, pour qu’elles continuent de croître et que nous évitions que bon nombre de ces entreprises quittent le Canada, en ce qui concerne au moins leur niveau de propriété, en raison de la participation d’autres personnes? C’est une conversation que nous menons en ce moment. De quoi aurons-nous besoin au cours des prochains mois pour nous assurer que des capitaux canadiens seront investis pour alimenter ces cycles de croissance?
Kim Furlong (19:31) :
Le gouvernement Harper a eu la prévoyance de mettre sur pied le Plan d’action pour le capital de risque et le gouvernement Trudeau a mis sur pied le programme suivant, soit l’Initiative de catalyse du capital de risque, qui met essentiellement de l’argent sur la table et dit aux investisseurs privés : « Venez ajouter vos fonds aux nôtres et nous atténuerons les risques en nous assurant d’être là les premiers, en restant pendant tout le parcours et en nous retirant en dernier. » Ces programmes ont connu un franc succès. Et ce que nous disons au gouvernement aujourd’hui, c’est que lorsqu’on se tourne vers une année comme 2019, ces 6,2 milliards de dollars, pour le gouvernement, il s’agit d’un investissement, il fait de l’argent, il obtient un rendement grâce à ce programme. Maintenons le cap. Continuez de faire équipe avec nous et examinons le troisième programme et ce à quoi il pourrait ressembler. Ces conversations se poursuivent, mais les signaux sont extrêmement positifs.
Michael Hainsworth (20:24) :
Quel rôle le secteur canadien de l’innovation joue-t-il pour stimuler les investissements au pays dans ces circonstances? Que peut faire ce secteur?
Kim Furlong (20:34) :
Il doit continuer d’innover. Je crois que l’ensemble du secteur prend des risques, qu’il cherche à changer réellement le cours des affaires et à offrir nouvelles solutions au marché. Au Canada, selon moi, et je crois que c’est une chose avec laquelle la plupart des gens seraient d’accord, nous sommes beaucoup trop humbles. Nous faisons beaucoup de choses. Je pense simplement que nous devons parler très fort et avec fierté des types d’entreprises que nous bâtissons. Nous devons demander d’importantes sommes d’argent. Les entrepreneurs doivent aller de l’avant et dire : « Voici ce dont j’ai besoin. Voici ma vision. Voici ma vision de la croissance. »
Kim Furlong (21:09) :
Et je crois qu’ensemble, nous pourrons construire quelque chose de très spécial. Nous sommes déjà sur la voie de cette réussite. Nous devons simplement garder le cap et continuer à y travailler.
Michael Hainsworth (21:18) :
Kim, merci beaucoup de votre temps et de vos commentaires.
Kim Furlong (21:19) :
Ce fut un plaisir. Merci de m’avoir invitée.
Announcer (21:23) :
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